Depuis le 1er janvier 2024, il est possible de décrocher son permis de conduire et de circuler seul au volant dès l'âge de 17 ans. Une mesure qui avait été annoncée le 20 juin 2023 par l'ancienne Première ministre, Élisabeth Borne.
Pour le secteur automobile et les professionnels de la formation, cela représente une série de nouvelles opportunités et défis à relever.
Dorénavant, en France, il est envisageable de se présenter à l'examen du permis de conduire dès l'âge de 17 ans, alors qu'il fallait attendre 18 ans auparavant.
Cette modification législative, tant attendue, ouvre la voie à une autonomie plus rapide pour les jeunes conducteurs.
Les critères d'éligibilité pour obtenir le permis à l'âge de 17 ans sont identiques à ceux applicables aux candidats âgés de 18 ans ou plus, ainsi qu'aux candidats à la conduite accompagnée.
Ces critères sont :
-Être de nationalité française ou résider en France depuis au moins 6 mois avec un titre de séjour valide ;
-Avoir réussi l'attestation de sécurité routière ASSR ou ASR pour les candidats de moins de 21 ans ;
-Avoir obtenu un certificat de participation à la journée Défense et citoyenneté ;
-Ne pas présenter de problème de santé susceptible de compromettre la conduite en toute sécurité.
La formation traditionnelle :
Dans le cadre d'une formation traditionnelle, la formation peut débuter à partir de l'âge de 16 ans, le passage du permis est autorisé à partir de 17 ans, et la conduite individuelle est également permise à partir de 17 ans.
La formation en conduite accompagnée :
Pour ceux engagés dans la conduite accompagnée (AAC), la formation peut débuter dès l'âge de 15 ans, le permis peut être passé à 17 ans, et la conduite individuelle est autorisée à partir de cet âge.
La Délégation à la Sécurité Routière envisage des ajustements dans les règles entourant la conduite accompagnée dans les mois à venir, dans le but de maintenir l'attrait de cette méthode de formation.
La formation au permis de conduire à 17 ans sera identique à la formation classique.
Tout d'abord, le candidat s'inscrit dans l'auto-école de son choix, où il entame une formation théorique préparatoire à l'examen du Code de la route.
Cette phase est cruciale pour acquérir les connaissances nécessaires à une conduite sûre et responsable sur les routes.
Ensuite, vient la partie pratique de la formation, qui consiste en un minimum de 20 heures de conduite, dont 15 heures en circulation.
Ces heures de conduite permettent au candidat de se familiariser avec les règles de conduite et de sécurité, ainsi que les diverses situations rencontrées sur la route.
Cette formation pratique est ponctuée par l'examen du permis de conduire, où le candidat démontre ses compétences acquises.
Pour ceux qui optent pour la conduite accompagnée, le processus débute dès l'âge de 15 ans. Le permis peut être passé à 17 ans, et la conduite individuelle est autorisée à partir de cet âge.
Cette approche offre une expérience plus progressive de la conduite, permettant aux candidats d'acquérir de l'expérience sous la supervision d'un conducteur expérimenté avant de conduire de façon individuelle.
En somme, que ce soit pour la formation classique ou la conduite accompagnée, les étapes du permis de conduire à 17 ans suivent un cheminement similaire, visant à assurer une conduite sécurisée et responsable dès le jeune âge.
L'abaissement de l'âge légal pour l'obtention du permis de conduire élargit le marché potentiel pour les véhicules adaptés aux jeunes conducteurs.
Les marchands et les concessionnaires peuvent s'attendre à une augmentation de la demande pour des véhicules compacts, économiques et dotés de systèmes de sécurité avancés, répondant aux besoins et aux préférences de cette nouvelle clientèle.
Pour répondre aux besoins de cette nouvelle clientèle, les professionnels de l’automobile devront s’adapter.
Cependant, cette transition offre des opportunités intéressantes.
Cela inclut une expansion de l'offre de véhicules d'occasion pour attirer les jeunes conducteurs, en mettant l'accent sur des critères tels que le prix attractif, la sécurité, l'efficacité énergétique et les coûts d'entretien réduits.
De plus, proposer des solutions de financement flexibles et abordables faciliterait l'accessibilité à l'achat de véhicules pour les jeunes conducteurs.
En réduisant l'âge requis pour obtenir le permis de conduire, cela pourrait également dynamiser le marché de la location de voitures à court et moyen terme, surtout pendant la période où les jeunes conducteurs ne sont pas en mesure d'acheter leur propre véhicule.
La mise en place de cette réforme représente un équilibre délicat.
D'un côté, l'augmentation prévue des inscriptions dans les auto-écoles pourrait poser des problèmes, mais de l'autre, elle ouvre de nouvelles perspectives pour l'insertion professionnelle de milliers de jeunes.
Certains professionnels expriment des inquiétudes quant à l'adaptation des auto-écoles à l'arrivée potentielle d'élèves plus jeunes.
Malgré une amélioration récente de la situation, notamment pour les apprentis ayant suivi des cours dans des auto-écoles en ligne, l'année 2024 suscite des préoccupations quant à un éventuel afflux de candidats attirés par cette nouvelle disposition.
Plusieurs auto-écoles ont rapporté une augmentation significative des inscriptions à la suite de l'annonce gouvernementale.
Cette situation soulève un problème majeur : les délais pour passer le permis risquent de s'allonger, ce qui aura pour conséquence l’augmentation du coût de la formation.
En effet, de nombreuses heures de conduite supplémentaires pourraient être nécessaires pour se préparer à l'épreuve pratique.
Cependant, il est prévu que la situation se stabilise rapidement, avec un simple déplacement des personnes qui auraient normalement passé leur permis à l'âge de 18 ans ou plus.
La réforme suscite des réactions positives chez les jeunes et les parents, qui voient en elle une opportunité considérable.
Elle facilite leur insertion professionnelle en leur permettant d'accéder plus tôt à des emplois ou des stages nécessitant des déplacements en voiture.
Le permis devient ainsi un véritable atout pour leur indépendance financière, notamment pour ceux engagés dans des programmes d'apprentissage.
Il est indéniable que cette réforme répond à une attente profonde de toute une génération. Elle ouvre de nouvelles perspectives en termes de mobilité autonome et de développement de la maturité chez les jeunes conducteurs.
Cependant, cette évolution marque un tournant dans l'apprentissage de la conduite en France. Les auto-écoles doivent se préparer à accompagner une clientèle plus jeune.
La liberté offerte par l'obtention précoce du permis s'accompagne d'une responsabilité déployée sur la route, nécessitant une vigilance et une prudence constante.
Au-delà de ces constats, l'abaissement de l'âge pour obtenir le permis de conduire vise également à favoriser l'emploi des jeunes, notamment dans les régions où les transports en commun sont limités.
Il s'agit donc d'une mesure d'inclusion sociale et professionnelle, facilitant l'accès des jeunes à la vie active et à l'autonomie.
L'abaissement de l'âge légal de l'obtention du permis de conduire à 17 ans a engendré des changements dans le secteur automobile, ouvrant de nouvelles perspectives pour les professionnels de l'automobile.
Avec un accès plus précoce à la conduite individuelle, une augmentation de la demande pour des véhicules adaptés aux jeunes conducteurs est prévue.
Les véhicules plus petits et citadins proposés à un petit prix et équipés de systèmes de sécurité avancés sont très recherchés.
Les professionnels de l'automobile sont confrontés à la nécessité de s'adapter à cette nouvelle clientèle.
Ils doivent adapter leur offre de véhicules d'occasion et de services en mettant l'accent sur des critères spécifiques tels qu'un prix attractif, la sécurité, la fiabilité, l'efficacité énergétique et des coûts d'entretien faibles.
Également, des offres de financement adaptées et flexibles sont nécessaires pour faciliter l'acquisition de véhicules par les jeunes conducteurs.
L'abaissement de l'âge pour le permis de conduire pourrait également dynamiser le marché de la location de voitures à court et moyen terme.
En effet les jeunes conducteurs, n'ayant pas encore les moyens ou l'opportunité d'acheter leur propre véhicule, pourraient être davantage enclins à recourir à la location pour leurs besoins de déplacement.