Les principales tendances et perspectives dans le secteur de l’automobile et de la mobilité en 2022

Actualités Les principales tendances et perspectives dans le secteur de l’automobile et de la mobilité en 2022

Suite aux effets de la crise sanitaire en 2020, la reprise du marché de l’automobile était très attendue en 2021 par les professionnels du secteur.

Pourtant, malgré une stabilisation, la reprise tant espérée n’a pas eu lieu. Les difficultés du secteur du véhicule neuf ont encouragé les Français à se tourner vers l’occasion, mais aussi, plus largement, à s'interroger sur leur mobilité.

Dans ce contexte, nous explorons ici, à travers les résultats de deux études récentes, les principales tendances et perspectives dans le secteur de l’automobile et de la mobilité en 2022.

 

Les grandes tendances dans le secteur de l’automobile en 2022

 

Le cabinet Deloitte a réalisé une étude sur les principales tendances dans le secteur de l’automobile en 2022.

Cette étude s’intéresse aux consommateurs de l’industrie automobile et aux nouvelles technologies qui auront le plus d’incidence à l’issue de la pandémie et dans les années à venir.

Basée sur des enquêtes réalisées auprès de plus de 26 000 consommateurs provenant de 25 pays différents, cette étude révèle, entres autres choses, les sentiments des consommateurs à l’égard des technologies de pointe, des véhicules électriques et de l’expérience d’achat.

L’objectif de cette étude est de fournir des réponses à des questions importantes qui peuvent aider les professionnels de l’automobile à formuler leurs priorités et à mieux gérer leurs stratégies commerciales et leurs investissements.

Il ressort de cette étude 4 grands enseignements.

 

1. Une volonté limitée de payer plus pour des technologies embarquées

 

A l’échelle mondiale, les consommateurs, pour la plupart, ne sont pas prêts à payer plus pour avoir des technologies de pointe embarquées.

En effet, les consommateurs s’attendent à obtenir de nouvelles fonctionnalités embarquées grâce au jeu de la concurrence : les constructeurs ajoutent de nouvelles fonctionnalités pour se différencier de leurs concurrents. Les consommateurs ne voient donc pas le besoin ou l’intérêt de payer plus pour obtenir ces nouvelles fonctionnalités.

 

Illustration de technologies de pointe embarquées

 

Toutefois, s’ils ne sont pas prêts à mettre la main au portefeuille pour avoir de meilleures technologies à bord de leurs véhicules, un grand nombre de consommateurs dans le monde se dit prêt à partager leurs données personnelles en échange d’informations fournies par leurs véhicules sur :

 

  • Les embouteillages et les trajets alternatifs ;
  • Les itinéraires moins dangereux (par exemple, éviter des voies non goudronnées) ;
  • L’état du véhicule et ses besoins en matière d’entretien.

 

2. Les motivations d’achat de véhicules électriques portent sur les coûts d’utilisation et l’expérience de conduite

 

Dans la majorité des marchés mondiaux, les consommateurs s’intéressent aux véhicules électriques en raison d’une perception de coûts d’utilisation plus faibles, d’une meilleure expérience de conduite ou par souci de protection de l’environnement.

La plupart des consommateurs disent vouloir recharger leur véhicule électrique à leur domicile. Ceux qui déclarent ne pas avoir l’intention de recharger leur véhicule électrique à leur domicile donnent pour raisons l’impossibilité d’installer une borne de recharge à leur domicile ou le coût prohibitif de l’installation d’une telle borne.

Dans un grand nombre de marchés mondiaux, les consommateurs citent des hausses potentielles du coût de l’électricité comme facteur qui pourrait les faire renoncer à l’achat d’un véhicule électrique.

Les consommateurs ne voulant pas acheter de véhicules électriques donnent comme raisons principales l’autonomie limitée et le manque de bornes publiques de recharge.

 

Photographie de bornes de recharge de voitures électriques

 

En France, 7 % des consommateurs interrogés dans le cadre de cette étude disent préférer une motorisation électrique. En revanche, 37 % d’entre eux préfèrent une motorisation hybride (toutes formes de motorisations hybrides confondues) et 48 % déclarent avoir une préférence pour une motorisation thermique.

Les 4 inquiétudes principales des consommateurs français à l’égard des véhicules électriques sont :

  • L’autonomie (25 % des personnes interrogées) ;
  • Le prix (18 %) ;
  • Le manque de bornes de recharge (12 %) ;
  • La durée de la recharge (10 %).

Les consommateurs français interrogés déclarent souhaiter une autonomie minimum de 688 km pour envisager l’achat d’un véhicule électrique.

Les consommateurs français qui envisagent d’acheter un véhicule électrique sont 50 % à vouloir le recharger à leur domicile, 29 % sur leur lieu de travail et 20 % sur des bornes publiques.

Enfin, cette étude révèle également les attentes des consommateurs français en matière de prix pour l’achat d’un véhicule électrique :

  • Entre 15 000 et 30 000 € pour 39 % des personnes interrogées ;
  • Entre 10 000 et 15 000 € pour 21 % des personnes interrogées ;
  • Entre 30 000 et 50 000 € pour 16 % des personnes interrogées ;
  • Moins de 10 000 € pour 14 % des personnes interrogées ;
  • Entre 50 000 et 75 000 € pour 4 % des personnes interrogées ;
  • 75 000 € ou plus pour 1 % des personnes interrogées.

 

3. La plupart des consommateurs préfèrent toujours un achat en personne

 

Pour l’achat de leur prochain véhicule, la majorité des acheteurs dans le monde déclare préférer une expérience d’achat en personne. Cela étant dit, l’étude montre un potentiel de croissance non-négligeable pour la vente à distance (dématérialisée).

Les principales raisons évoquées par les consommateurs pour motiver un achat à distance sont la rapidité, le côté pratique et la facilité du processus.

En France, 83 % des personnes interrogées au cours de l’étude du cabinet Deloitte déclarent vouloir acquérir leur prochain véhicule en personne.

Les personnes souhaitant acheter leur prochain véhicule à distance disent vouloir l’acquérir auprès d’un concessionnaire agréé (50 %), d’un revendeur tiers (25 %) ou du constructeur (13 %).

 

Photographie d'un jeune couple dans une concession automobile

 

Les consommateurs français qui veulent effecteur leur prochain achat à distance évoquent les raisons principales suivantes :

  • Le côté pratique (39 %) ;
  • La rapidité (27 %) ;
  • La facilité (15 %) ;
  • La nécessité (12 %) ;
  • Eviter d’avoir à traiter avec le vendeur (5 %).

De leur côté, les consommateurs français qui souhaitent effectuer leur prochain achat en personne évoquent les raisons principales suivantes :

  • Voir le véhicule (79 %) ;
  • Essayer le véhicule (61 %) ;
  • Négocier en personne (44 %) ;
  • Le contact humain (33 %) ;
  • Obtenir des réponses à leurs questions (30 %) ;
  • Crainte de l’achat en ligne (29 %) ;
  • L’expérience d’achat (18 %) ;
  • Processus à distance trop compliqué (5 %).

 

4. Le véhicule personnel continue d’être le moyen de transport préféré

 

Les solutions de mobilité partagée comme les services de covoiturage et de chauffeur privé ont des difficultés à retrouver leurs niveaux de croissance, affaiblis en raison de la pandémie liée à la Covid-19. Les consommateurs préfèrent utiliser leurs véhicules personnels pour satisfaire leurs besoins de mobilité.

En France, c’est 71 % des personnes interrogées qui ont déclaré que c’est leur véhicule personnel qui satisfera leurs futurs besoins de mobilité, loin devant les transports en commun (14 %), le vélo (5 %) et les taxis ou services de chauffeur privé (3 %).

 

Photographie d'un automobiliste dans son véhicule personnel

 

Parmi les consommateurs français intéressés par des services d’abonnement, ils sont 26 % à manifester un intérêt pour des services d’abonnement permettant d’avoir accès à différents véhicules de la même marque, 25 % à s’intéresser à des services d’abonnement permettant d’avoir accès à des véhicules de différentes marques et 22 % à manifester un intérêt pour des services d’abonnement permettant d’avoir accès à des véhicules d’occasion.

 

Le marché du VN en berne et le marché du VO en pleine croissance

 

L’événement “Le bon décryptage”, organisé par Leboncoin, a réuni un panel d’experts afin de mieux comprendre les usages de consommation dans le secteur de l’automobile et de la mobilité en France en 2022.

L’année 2020 a été une année catastrophique pour le marché du VN qui a enregistré une baisse de -25 %. L’année 2021 a permis d’endiguer la baisse et d’enregistrer une reprise extrêmement timide, grâce à une progression de +0,5 % (1,6 million d’unités vendues).

La cause principale de ces difficultés du marché du VN est liée à la pénurie mondiale de puces électroniques qui a freiné la production et la livraison des véhicules neufs.

 

Photographie d'une puce électronique

 

Le secteur subit également les effets d’un certain attentisme des acheteurs, qui sont intéressés par les véhicules électriques ou hybrides neufs, mais renoncent en raison d’un coût d’entrée toujours trop élevé.

De son côté, en raison des crises socioéconomiques actuelles et des difficultés sur le marché du VN, le marché de l’occasion a établi un nouveau record en 2021 : plus de 6 millions de transactions de véhicules d’occasion ont été enregistrées en France (+8 % par rapport à 2020).

 

L’hybride et l’électrique continuent de progresser sur le VN et le VO

 

Paradoxalement, malgré un contexte difficile, le marché de la voiture électrique et de la voiture hybride neuves a enregistré plusieurs bonds remarquables (+46 % pour la vente de véhicules électriques et +89 % pour les hybrides rechargeables).

Sur le marché de l’occasion, l’offre de véhicules électrifiés n’atteint pas encore la demande : l’offre de véhicules thermiques représente 96 % des annonces sur Leboncoin, tandis que les dépôts d’annonces de véhicules hybrides et électriques sont en forte progression (respectivement +67 % et +79 % en 2021 par rapport à 2020).

 

Photographie illustrant le concept d'un véhicule propre

 

Leboncoin nous apprend également que 72 % des recherches de voitures sur ce site populaire d’annonces sont dédiées aux véhicules thermiques, tandis que 27 % des internautes cherchent à la fois des annonces de véhicules électrifiés et thermiques, et seulement 1 % recherchent exclusivement de l’électrique.

 

Quelles perspectives pour la mobilité en 2022 ?

 

Tout d’abord, on constate que les véhicules hybrides et électriques continuent leur progression et représentent désormais 50 % des intentions d’achat sur les véhicules neufs et d’occasion.

Sur le marché de l’occasion, on remarque une disparité entre l’offre de véhicules électrifiés et la demande : 1 % des recherches concerne exclusivement des véhicules électrifiés alors que les dépôts d’annonces de véhicules hybrides et électriques sont en constante augmentation.

Les véhicules thermiques continuent et continueront dans un futur proche à dominer le marché du neuf et de l’occasion. Les freins perçus à l’achat de véhicules électrifiés sont soulignés par les consommateurs : prix, autonomie, et nombre de bornes de recharge limité.

 

Sources : Deloitte, Leboncoin